LA PÉRIODE DE REPRODUCTION DES CARPES KOÏ S’EFFECTUE SUR UNE COURTE DURÉE, DE MAI À JUIN. IL EST DONC PRIMORDIAL DE NE PAS MANQUER L’OCCASION DE LES REPRODUIRE!

LA TAILLE DU BASSIN DE REPRODUCTION

Il est nécessaire de créer un bassin spécialement pour le frai si l’on veut optimiser le nombre de petits.

Un aquarium traditionnel est bien trop petit compte tenu du nombre d’alevins. Il est conseillé de reproduire les carpes Koï dans un bassin d’au moins 15m3 avec une profondeur variant de 50cm à un mètre sur un même bassin.

LA QUALITÉ IDÉALE DE L’EAU POUR REPRODUIRE SES CARPES KOÏ

L’eau, élément essentiel de tous les poissons, doit être à une température idéale pour favoriser la reproduction. La température du bassin doit donc être comprise entre 18 et 20°C. Après l’introduction des mâles en chaleur dans le bassin, la température de l’eau va naturellement augmenter de quelques degrés. Pour stimuler les poissons, il faut augmenter progressivement la température de l’eau, ces changements doivent néanmoins être longs afin d’éviter tout choc thermique. Une fois l’eau stabilisée vers 19°, il est alors possible d’y mettre les carpes pour la reproduction.

La qualité de l’eau doit également être bonne. Pour cela,il faut laver et désinfecter le bassin deux semaines avant l’introduction de la femelle afin que la pièce d’eau puisse se charger de rotifères et de proies vivantes.
Il faut aussi respecter la teneur en oxygène (6mg), un ph stabilisé entre 6,5 et 8,5 et éviter une dureté de l’eau supérieure à 15dgH. Enfin, le taux d’ammoniac, de nitrites et de nitrates résultant des excréments ou des végétaux en décomposition doit être très faible. Nous vous invitons donc à consulter nos offres sur les pompes à air, les systèmes UV, les filtres ou les masses filtrantes (…) sur notre site internet.

LE BIOTOPE

La faune est essentielle pour la reproduction des carpes Koï. Les œufs s’accrochent aux végétaux présents dans le bassin avant d’éclore. Que ce soit de la mousse espagnole, des nénuphars ou des bouquets d’Elodea ou de Nitella, leur présence est obligatoire.
Les bouquets, avec un diamètre moyen de 90cm, peuvent s’ancrer au fond du bassin et permettent ainsi de stabiliser les œufs.

LES MODALITÉS DE REPRODUCTION


Afin de favoriser et d’optimiser la reproduction des carpes Koï, certaines conditions sont à réunir. Tout d’abord, il est préférable de mettre trois mâles pour une seule femelle. Cette dernière doit avoir au moins trois ans, âge auquel elles sont le plus prolifique. Les mâles atteignent quant à eux leur majorité sexuelle à partir de deux ans. Durant les quatre premières années, les carpes Koï gagnent en moyenne 15cm par an, une trentaine de centimètres sont donc requis pour optimiser la reproduction.
Avant de les faire reproduire, il est préférable de nourrir abondamment la femelle à base de palourdes, crevettes ou de simples granulés pour carpes Koï.
Une fois ces conditions réunies, les carpes peuvent se reproduire beaucoup plus facilement. Il faut savoir que la fécondité est externe, mâles et femelles laissent échapper leur semence dans le bassin. Enfin,il est tout à fait possible de faire reproduire des espèces différentes de carpes Koï. Cependant, il s ‘agit d’une hybridation, les nouveau-nés n’auront pas les mêmes couleurs que les parents.

LES DIFFÉRENTES MÉTHODES DE REPRODUCTION


1. Une première méthode, la moins compliquée,consiste à laisser les poissons ensemble toute l’année, ces derniers se reproduiront tout seuls au printemps. Or, cette méthode naturelle est peu prolifique car elle ne permet pas de stimuler les poissons.


2. La deuxième pratique consiste à reproduire les carpes Koï par la stimulation. Pour cela, il faut prévoir un bassin prévu à cet effet, ce dernier ne devant en aucun cas descendre en dessous des 15°C. Il faut nettoyer et désinfecter ce bassin qu’il faut «laisser à l’abandon» pendant deux semaines afin qu’il se charge de rotifères et de proies vivantes.Il faut ensuite y mettre une belle femelle sans malformations et bien la nourrir. Après cela, il faut placer trois mâles dans des cages flottantes de part et d’autre du bassin afin de stimuler la femelle. La femelle va se frotter progressivement contre les mâles et ces derniers vont alors avoir un comportement compulsif, c’est le meilleur moment pour les libérer. Il est nécessaire de bien les nourrir afin qu’ils puissent être d’attaque aux aurores le lendemain matin. Ils vont alors agresser la femelle qui n’aura d’autre choix que de libérer ses œufs. Les mâles vont eux aussi libérer leur semence et ce jeu de rôle peut durer pendant une journée entière! Une fois la partie terminée, retirez les mâles du bassin mais y laisser tout de même la femelle,cette dernière peut encore pondre pendant plusieurs jours.


3. Enfin, la méthode la plus utilisée par les pisciculteurs est le stripping, le but consiste à sélectionner les géniteurs avec des couleurs et des tailles compatibles pour optimiser les résultats de coloration correspondant à la demande du marché. Séparez les mâles des femelles tout en les laissant dans une eau commune. Ensuite, contrôlez quotidiennement la température du bassin et la maturité des œufs à l’aide d’un microscope. A la veille du prélèvement des œufs et de la semence, effectuez des injections d’hypophyse de carpe ou d’hormones de synthèse «LHRH» (les quantités sont à calculer en fonction du poids de chaque individu, la moindre erreur de dosage coûtera la vie de vos géniteurs). A la suite d’une anesthésie générale, prélevez les œufs en premier et la semence ensuite que vous diffuserez par-dessus. Mélanger les deux avec une plume assez grande (une plume d’oie fera l’affaire) et ajoutez une solution à base de lait afin d’augmenter la durée de fécondité et d’empêcher les œufs de se coller entre eux. Au bout de quelques minutes, rincez le tout à l’eau claire et pure d’une température de 25° environ. Placez les œufs dans une bouteille de zoug ou un tamis à œufs avec un filet d’eau permanent. Quelques gouttes de FMC permettront de bleuir l’eau et d’empêcher les œufs de moisir et de contaminer l’ensemble. Oxygénez régulièrement l’eau afin d’éviter toute perte.

LE NOMBRE D’ŒUFS PAR CARPES


Les carpes Koï produisent plusieurs centaines de milliers d’œufs en une seule ponte. Le nombre d’œufs dépend du poids de la carpe, un kilo représentant 100,000 œufs. Ce poisson très fertile pond des œufs très collants en plusieurs fois sur une dizaine de jours, il ne faut donc pas retirer la mère après la première ponte. Ces œufs s’accrochent aux plantes ou aux parois du bassin avant d’éclore.

LA PÉRIODE AVANT L’ÉCLOSION

L’éclosion est rapide chez ces poissons, pouvant passer de 72h à une semaine. Tout dépend de la température de l’eau. Plus cette dernière est élevée, plus les œufs vont éclore promptement.

SÉPARER LES CARPES DES ŒUFS

Une fois TOUS les œufs pondus, il faut séparer ces derniers des géniteurs. En effet, les adultes mangent souvent les œufs qu’ils ont pondus, l’accouplement leur ayant ouvert l’appétit!

QUELLE NOURRITURE POUR LES ALEVINS?

Après l’éclosion, les alevins subsistent seuls durant quelques jours grâce à leurs sacs vitellins. Une fois adaptées à leur nouvel environnement, les nouvelles carpes peuvent nager et manger librement. Cependant, il est tout de même recommandé de les nourrir pendant deux semaines à base de daphnies vivantes avant de passer à la nourriture sèche en poudre.
Une fois ces deux semaines écoulées, vous pouvez écraser les granulés habituels des carpes afin que les petits puissent en profiter. Si vous ne leur donnez pas de daphnies ni de granulés écrasés, les granulés seront trop gros pour être mangés. La mortalité infantile sera énorme, seules certaines carpes survivront à cette hécatombe.

LES MALADIES AUXQUELLES ILS SONT CONFRONTÉS

Les nouveau-nés sont confrontés à différentes maladies après leur naissance. Beaucoup sont atteints de malformations tandis que d’autres meurent naturellement sans véritable explication. Attention, il est normal que les petites carpes ne possèdent pas de couleur, cela viendra avec le temps.

LA MENACE DES PRÉDATEURS

Le principal prédateur des alevins sont leurs parents eux-mêmes! Avant que les petits poissons n’aient atteint trois centimètres, les parents ne comprennent pas qu’il s’agit de leur progéniture.
Si d’autres poissons sont dans le même bassin, ces derniers peuvent également s’attaquer aux petites carpes Koï. Enfin, il existe un nombre incalculable de prédateurs, allant des grenouilles aux oiseaux en passant par les chats! Pourtant, cette prédation est vitale pour les carpes Koï. Avec une ponte pouvant excéder les 500,000 œufs, une surpopulation signifierait une pollution du bassin et donc la mort de chacun.